Le Grand Duel: vu par la défense

HRP/ Voici un RP racontant le Grand Duel Wohlrajh/Anetheron vu par le défenseur/HRP


*Schreber, le bras droit d’Anetheron, vieux druide croulant, entra dans la pièce du palais les bras chargés de plaquettes de marbre.*

- Anetheron ! les nouvelles du matin !

- Merci. Donne moi les missives les plus urgentes, tu peux t’occuper des questions secondaires.

- Bien. La première est le rapport de l’attaque sur le canard d’hier soir par les cavaliers de Viviane. Cent morts par chez nous, trois cent cinquante druides étalés de l’autre côté.

- Parfait, j’espère que ce riri s’en souviendra.

- la seconde est une demande de la reine d’intensification des fakes sur les canards. Et aussi une note concernant l’incendie du forum principal. Tarjan a décidé d’ouvrir son palais aux discussions pour que les opérations ne soient pas affectées par la catastrophe.

- Bien, la communication de masse commençait à manquer. Quant aux fakes, difficile de faire mieux. La semaine s’annonce plutôt paisible.

- En fait il reste une lettre. Ou plutôt un messager complet, il est à pied, sûrement un germain. Et vu comment il cause ça ne m’étonnerait pas qu’il vienne du sud.

- Un germain du sud qui vient s’user les sandales jusque sur mes terres ? Il a au moins une déclaration de guerre à me porter celui-là pour s’user la santé ainsi. Fais-le entrer, que je voie la tête qu’il fait après ces heures de marche.

- Bien Anetheron. Je vous rappelle que les armées de Despre, Sucre, Execre, Reine et Éphraise sont toujours à la défense de Xérium pour donner un coup de main à Amadeous. N’oubliez pas de commander les envois de céréales pour les nourrir.

*Le vieux druide qui suivait Anetheron depuis les débuts du Monde se retira tranquillement, laissant ouverte la porte de la Salle des Trois Gestions, laquelle fut franchie quelques secondes plus tard par un éclaireur germain crasseux. Sa tunique délavée portait, bien en évidence, les couleurs de Neu Izgahl, la forteresse de Wohrajh. *

- Assied-toi donc, et raconte moi ce que tu fais si loin. Ce bon vieux Wohl est toujours debout ? Vu le nombre de combats qu’il a maintenant mené c’est étonnant qu’il ait encore tous ses membres. Mais à la mine que tu fais je suppose que ce n’est pas pour me donner des nouvelles que tu as traversé tout ce petit monde ravagé par la Guerre.

- En effet Ser Anetheron, je ne viens pas boire un lait de chèvre. Le Ser Wohlrajh m’envoie vous faire part d’une proposition de duel. Il est évident que…

- Un duel ? Qu’entend-il par là ?

- Si vous me laissiez finir vous pourriez en connaître les termes.
Je reprends. Il va de soi que cela ne se passera qu’entre vous deux. Vos troupes si reluisantes, en rang d’oignon au soleil brûlant contre nos guerriers. Il tient à vous de choisir le village cible, Wohlrajh attaquera à la tête de Ceux Qui Ne Dorment Jamais d’ici 7 jours et 7 nuits. Les productions de troupes sont gelées jusqu’à l’arrivée de l’attaque.

-Ah. Bien. Tu peux d’ores et déjà lui annoncer que l’accueil sera préparé à Arbèles. Pour le reste, je vais m’arranger.

*Le germain salua et s’éloigna dans le couloir. Le Druide, qui avait visiblement écouté à la porte, avança prudemment.*

- Mauvaise nouvelle chef. On va se faire massacrer. Et si on n’envoie pas tous les détachements on va passer pour des lopettes…

- Qui a dit qu’on allait éviter la baffe ? Au contraire, cela fait longtemps que je souhaite cela, il est temps de voir ce que valent chacun des petits plants de Lys depuis qu’ils ont choisi des voies opposées. L’heure du grand constat est arrivé : qui de Wohlrajh ou de moi l’emportera ?
Rappelez les soutiens de Xérium dès que Gorgor aura fait son affaire, stoppez les ventes de céréales, même à des divins, rappelez aussi les troupes de soutien à Victory, chez Epo. Montez le mur de pierre autour de la capitale, développez les armures des soldats pour qu’elles encaissent les plus rudes coups. Je veux un recensement précis de toutes les troupes de la Marche dans cette pièce demain midi, contactez tous les intendants des cités, et dis-leur que s’ils oublient le moindre éclaireurs ils seront mis en première ligne le jour du Sang.

- Bien Anetheron. J’espère juste que tu sais ce que tu fais. Je te rappelle que les silos ont souffert de la diminution des niveaux de tous les bâtiments et que tous ne sont pas remontés. Il sera difficile de faire tenir toutes les troupes de la Marche à Arbèles pendant plus de quelques heures. Et nous ne pourrons pas, en une semaine, remonter le mur à son niveau le plus élevé, rebâtir la résidence et monter de nouveaux silos.

- Je le sais bien Schreber, nous ne sommes pas en excellente position pour accueillir une si grosse armée, mais cela fait partie du défi. Donnez l’ordre aux habitants d’Arbèles que même les gosses sont tenus de se rationner et d’aider à bâtir de nouveaux silos. Quelle est la capacité actuelle ?

- 240 000 unités de blé. Pas même de quoi tenir 8 heures si l’armée est au complet.

- Un silo de plus nous donnerait déjà plus d’autonomie. Alternez la construction du mur et des silos. Les silos passeront en priorité lorsque l’intendant sera présent pour superviser les travaux, le mur sera bâti par les ouvriers professionnels la nuit pour gagner du temps.

*Un bruit de glaives dégainés retentit dans le couloir menant à la salle. Schreber se dressa d’un coup et tendit l’oreille. Il entendit un bruit de conversation, un gamin sûrement, tentant de justifier sa présence dans le couloir de la Résidence d’Arbèles. À l’évocation du nom de « Decatheron », le druide ouvrit la porte et fit signe aux gardes de laisser passer l’enfant. *

- Salut mes braves.

*Schreber et Anetheron se regardèrent interloqués. *

- je viens porter un message de la part de Decatheron, le frère d’Any. Il vous annonce qu’il se joindra à Wohlrajh pour vous provoquer en duel. Ses hédouins arriveront d’ici un jour ou deux. Les conditions de combat sont les mêmes qu’avec le Ser Wohlrajh.

- Bien petit, tu peux lui dire que nous acceptons.

*Le garçon repartit en courant dans le couloir en claquant la porte.*


*La nuit tomba sur la cité militaire. Le bruit des artisans qui travaillaient à l’édification du mur résonnait encore quand Anetheron s’endormit.
Le lendemain, peu après qu’Anetheron ait repris la gestion des préparatifs, la porte s’ouvrit à la volée sur Schreber. *

- Anetheron, Wohlrajh a espionné ! Nous avons repéré des espions à Arbèles et Valenvaryon. Grâce à Anaïtia, ceux qui ont osé mettre le pied dans l’enceinte de Valenvaryon ont été abattus jusqu’au dernier. Il y en avait une centaine. En revanche, ceux qui se sont approchés d’Arbèles ont pour la plupart réussi à se faire la belle avec des renseignements. Un bonne partie de l’armée offensive d’Arbèles était à quai lors de leur passage, et ils connaissent désormais le niveau de résistance de notre mur ainsi que la faiblesse de la résidence. Seule l’information sur les silos a pu être gardée.



- Bon cela aurait pu être pire. Où en sont les préparatifs ?

- Le mur a été monté du niveau 16 au niveau 18, et un nouveau silo a été bâti. Il a une capacité de 9600 unités pour le moment, soit environ 10 minutes de consommation, mais il augmente vite et devrait bientôt pouvoir engranger 80 000 unités. Ensuite nous finirons le mur et, s’il reste un peu de temps, nous feront un autre silo encore.

- Parfait. Le recensement est terminé ? À combien s’estime la consommation de l’armée complète ?

- Oui bien sûr qu’il est terminé. Tous les soldats, chevaux et armées de sièges ont été comptabilisés par les intendants, j’ai ici le rapport. Certaines casernes du nord tournent encore depuis des jours, mais leur production sera bientôt définitivement terminée. Sans compter ces surplus éventuels, nous atteignons les 17 000 soldats, dont 1200 chevaux et 220 armes de siège.

- C’est probablement bien moins que l’armée offensive de Wohlrajh, j’espère que tout le monde en est conscient Schreber, nous serons inférieurs en nombre.

- 70% de l’armée est spécialisée dans la défense, et ces troupes sont presque toutes à un niveau de défense compris entre 15 et 20 et le mur devrait nous permettre de palier ce désavantage. Je pense que le combat sera équilibré.

- Et la consommation ? Par rapport aux silos, cela nous donne combien de temps ?

- Nous avons calculé une consommation de plus ou moins 26 000 par heure. C’est moins que l’estimation première, nos silos ne seront peut-être pas si insuffisants que ce nous craignons. Le Jour du Sang, avec toute l’armée sur patte, cela nous laissera entre 9 et 11 heures d’autonomie, tout dépendra ensuite de l’heure de l’impcat, ça peut être large comme très serré.

- Bien, les nouvelles sont plutôt bonnes au fond. Continuez bien les constructions. Rien d’autre ?

- Non.

*Schreber fit quelques pas en direction de la porte, puis se retourna.*

- Ah si ! L’armée de Decatheron est en vue du poste avancé de Port-Ébène. Elle devrait arriver jusqu’à Arbèles en une demi-douzaine d’heures maintenant. Les troupes sont prêtes.


***

Soldats ! Les Hédouins de Kalay sont en route ! Decatheron croit qu’il peut mettre a bas les meilleurs soldats dissidents de Rome ! Vous êtes là en petit comité pour des raisons d’économie céréalière, mais vous êtes les meilleurs. Cette bataille ne durera pas longtemps, tuez vite, et tuez bien ! À tout à l’heure sur le champ de bataille, qu’Anaïtia vous garde !

***


*Les environs d’Arbèles étaient plutôt calmes. Les enfants avaient encore la permission de jouer dans les rues de la cité quand les milliers de prétoriens tenaient les rangs devant la porte principale.
Un cavalier blanc portant les armes de Palenthe (dernière cité avant Arbèles sur la route de l’armée de Decatheron) surgit alors de derrière la colline en face d’Arbèles en talonnant son cheval. Une épée gauloise fendit les airs et vint se ficher dans le corps du malheureux qui s’écrasa mollement à terre avant de se faire traîner sur quelques mètres encore par sa monture, encore rattaché à elle par un étrier. La silhouette du porteur de l’épée se détacha à son tour à l’horizon, un cavalier blanc aussi, mais sur un cheval deux fois plus puissant que celui de l’éclaireur. Il alla retirer son épée du cadavre et remonta calmement sur son destrier, avant de remonter la pente jusqu’au sommet du dénivellement, leva l’épée et poussa un cri rauque. Des centaines de cavaliers de la même carrure se montrèrent dans le soleil, et avancèrent au pas en direction des murs blancs.
La tension était palpable dans les rangs romains, non par peur des barbares éclatants qui avançaient d’un pas lourd en direction de leur cité, mais par crainte du déshonneur et des railleries de leurs camarades si jamais le petit groupe laissait survivre un gaulois à l’attaque.

Les gaulois se stoppèrent à une centaine de mètre en amont de la ville blanche. Après un semblant d’hésitant, leur meneur hurla en talonnant sa bête comme un forcené. La charge était lancée.*





*Le village était désormais plus calme. Sans la pression de l’attaque, les villageois et même les soldats désoeuvrés s’étaient remis aux constructions avec d’autant plus de cœur.
Le mur était terminé, le silo, presque. Au moins, le bonus de défense serait maximal.

Anetheron fut réveillé pendant la nuit par Schreber. *

- Anetheron ! Gorgor-B fait encore des siennes ! Un messager de Sacapus nous ordonne d’envoyer des troupes, et il ne reste que quelques jours avant le Jour du Sang. Que faisons-nous ? Il ne nous est guère possible de refuser cela, mais nous avons besoin de nos troupes.

- Cela ne pouvait guère tomber plus mal… On ne peut pas vraiment refuser en effet. Prévenez 4 Caesaris, je veux une escorte, dans une heure je pars pour aller voir la Faiseuse d’Anges de Trufylifore.

- L’avorteuse ? Comment se fait-il qu’elle n’ait pas encore été abbatue celle-là… Il faudra que je règle ça.

- Non surtout pas, on dit qu’elle a un don, certains vont la consulter en tant que prêtresse, nous allons vérifier cela.


*Deux heures plus tard, les 5 cavaliers arrivèrent à la porte de Trufylifore, un ville commerçant de plus de 1000 habitants, fournisseuse attitrée en céréales d’Amadeous. Le jour n’était pas levé, et la porte noire était fermée. Un homme de l’escorte s’avança et frappa deux fois avec le pommeau de son glaive. Un homme rougi au visage bouffi par la vérole ouvrit un clapet à hauteur du visage, profitant d’un rayon de lune pour toiser les cinq visiteurs quelques instants avant de demander les raisons de leur arrivée en pleine nuit. Après qu’Anetheron ait décliné son identité, il ouvrit la porte pour laisser entrer le petit groupe, ajoutant d’un air absent :*

- et qui donc peut attendre un chef de Marche à cette heure dans une ville de la fédération du commerce… La guerre est loin de nous j’espère qu’il ne s’agit pas d’un mauvais présage…

- N’aie crainte, fermier, nous désirons juste demander son avis à la prêtresse qui habite ici.

- La vieille Faiseuse d’Anges ? Vous tombez mal, à force d’avorter les femelles de tout le nord-est elle est elle-même devenue un ange ! Ou un démon plutôt… Jusqu’ici, les autorités de Trufylifore ne la connaissaient que comme herboriste, mais visiblement quelqu’un l’a dénoncée. Depuis qu’il y a trop de main d’œuvre, les personnes qui font des prédictions en tuant des hommes qui ne sont même pas nés sont appréciées par les paysannes qui n’ont pas d’argent pour entretenir un enfant qui n’aura pas de quoi travailler pour aider la famille, mais les autorités apprécient moins ce genre de « métiers ». Elle a été pendue ce matin. Oh mais j’y pense, avant son exécution elle a hurlé qu’un chef de guerre la demanderait dans les prochains jours et qu’elle ne devait pas mourir ! On a pris ça pour un prétexte et on l’a tuée quand même, mais l’intendant lui a laissé rédiger un billet à votre attention. Je l’ai dans la cabane là-bas, c’est ma guérite. Je vous l’apporte.

Elle a prédit ma venue… et m’a laissé un message, sa réputation n’était peut-être pas surfaite…

- Le voici mon sieur. Elle écrivait drôlement bien pour une vieille, on dirait l’écriture d’un moine. Vous savez lire ça vous ?

- Tais-toi maintenant, et rouvre la porte, nous partons.

*Et les cavaliers reprirent le chemin d’Arbèles.*

- Schreber !, *hurla Anetheron une fois dans la résidence.

Le vieux arriva en courant dans le hall, à moitié nu. *

- L’avorteuse est morte, pendue par l’administration de la cité pour exercice d’un métier illégal. Elle a écrit ceci pour moi avant de mourir, je désire que tu la lises aussi.

Mon seigneur, longtemps je vous ai attendu, mais ces imbéciles sont arrivés avant. Je regrette sincèrement de ne pas vous transmettre ce message de vive voix.
Le jour où vous viendrez me voir, peut-être demain, peut-être dans plusieurs années, vous aurez une décision importante à prendre. Aider votre Reine ou garder vos forces pour le Duel du Jour de Sang.
J’ai vu les Possibles, je les ai tous vus, tous. L’envoie d’assistance à votre Rein redorera encore votre blason au sein de la Divinity, l’attaque de l’ogre n’en tuera aucune, et mieux encore, elles seront de retour à temps pour cueillir les Germains du sud. Envoyez !

- Schreber ?

- Elle est folle, l’attaque de gorgor fera forcément des morts, ils ont bien fait de nous la descendre…

- Schreber ! Rien ne prouve que l’attaque est vraie, jusqu’ici elle ne s’est pas trompée avec moi, je compte bien envoyer des troupes ! Donne l’ordre à Execre et à Despre de lancer leur armée soutenir la Reine, maintenant.

*Un peu à contrecœur, le druide s’exécuta, persuadé d’envoyer au casse-pipe de précieuses troupes.

La vie continuait à Arbèles, sous un soleil radieux, les hommes finissaient à peine le nouveau silo qu’ils se remirent à la tâche pour en édifier un autre. La ville, une fois les silos pleins, aurait bien de quoi soutenir un siège !

Les jours passèrent, le moral tombait un peu plus bas chaque jour. Toujours pas de germains signalés du côté Divinity de la frontière. Anetheron ne regrettait pas d’avoir envoyé des soldats chez Sacapus, car sa consommation en céréales était nulle sur deux villages supplémentaires, qui n’étaient pas de trop pour approvisionner la capitale.
Puis, un matin, des éclaireurs arrivèrent de tous les coins de la carte à la résidence d’Arbèles. Schreber accueillait leurs dépositions, et toutes concordaient : une monstrueuse armée prenait en ligne droite la direction d’Arbèles ! Dans une cinquantaine d’heures, des milliers d’hommes et de chevaux choqueraient les murs blancs.
Les derniers jours avant l’Heure furent très calme, chacun des villageois savait que sa vie allait changer dans quelques dizaines d’heures, peut-être, pour certains, se terminer même.


Enfin le Jour de Sang était arrivé. La rosée s’évaporait en silence dans les collines autour de la ville. Le dernier éclaireur arriva à la résidence, haletant. *

- Anetheron ! Ceux Qui ne Dorment Jamais se rapprochent à grand pas, comme s’ils ne fatiguaient jamais ! Ils seront devant nos murs ce soir même, vers 23 heures.

*L’Aboutissement. Jamais autant de monde ne s’était retrouvé en même temps au temple pour prier FAN et Anaïtia. La Noirceur et l’Innocence.

Les convois affluent de toutes part, des monte-charge ont été installé pour faire passer une partie des marchandises par-dessus le mur tellement la porte est encombrée. Ces céréales, encore des céréales, plus de 300 000 céréales arrivant en une journée des 4 coins de la Marche pour remplir les silos, et des soldats à ne plus pouvoir les compter. Schreber avait organisé la logistique pour une consommation de 25 000 céréales par heure, mais l’armée totale dépassait ce chiffre. Les hommes commençaient à craindre un manque.

22h00

Les torches sont visibles au loin.

Presque 24 000 hommes en armes occupent la cité. Tous portent l’emblème de la Marche ; sans exception. Tous ont été formés pour ce jour. Tous ne vivaient plus que pour cette bataille. Les troupes d’aide à Sacapus, conformément aux prédictions de la morte, étaient revenues à temps, et entières. Tout le monde était là, les seules présences dans les cités voisines et dans les bastions du nord étaient des civils, et chaque cité avait dépêché des observateurs pour que le résultat de la bataille soit connu partout le plus tôt possible. Même un simple légionnaire pouvait faire la différence. Et surtout, ce qui occupait tout les esprits était l’estimation de l’armée ennemie. Combien de haches ? Combien de cavaliers teutons ? Beaucoup de catapultes ? Quel niveau pour les troupes ? *

***

Soldats ! Le jour est enfin venu !
Chacun des hommes présents de ce côté du mur est désormais votre frère, et tous, vous allez devoir vous battre une fois de plus, côte à côte, comme une famille, pour défendre votre Marche ! Jamais une telle armée ne s’était réunie en ce lieu, et jamais une armée aussi valeureuse ne s’est trouvée en face de Wohlrajh !
Oh oui, vous allez vous battre, pour vos femmes, pour vos enfants, pour vos terres, et pour votre honneur par-dessus tout ! Vous porterez un lourd fardeau, celui de la défense des vertigineux idéaux de la Marche, mais aussi de ceux de la Divinity, et du Cénacle tout entier.
Le monde du Bien a les yeux rivés sur vous, ne le décevez pas. Tuez votre frère s’il hésite à abattre un de ces hommes, car il aura faibli, et deviendra un poids, quand l’ennemi ne faiblira jamais. Laissez-le ouvrir une seule brèche dans votre formation, et les survivants pourront voir les vainqueurs effacer les sillons, brûler les fermes, égorger vos femmes et vos fils, et prostituer vos filles. Les nouveaux nés brûleront dans leur berceau et cette cité, pièce maîtresse des terres qui vous ont vu naître, ne sentira plus pour les siècles à venir que l’odeur putride de la crémation des cadavres.

Je vois que les vétérans aux membres noueux sont présents, avec la même flamme dans les yeux que les corps pâles d’indolence de ceux qui tiennent une épée pour la première fois, et c’est cette fierté qui fera de vous les maîtres de ces germains !
Deux pontes du Lys, aujourd’hui se battent pour des idéaux différents, n’oubliez pas les nôtres ! Faites honneur à votre bannière !
***

*Le cri de l’armée fit trembler le sol quand au sommet de la colline les torches apparurent nettement, baignant d’une lueur blafarde des milliers d’hommes. Haches, cavaliers, béliers, catapultes, tout y était.

Wohlrajh, sur la colline adjacente, posa sur ses longs cheveux noirs un casque finement ouvragé, et dégaina son épée avant de donner l’ordre de charge. *

RAPPORTS ET SUITE À VENIR VENDREDI MATIN