De Caradok

- Chef chef ! Un messager d’Arbèles ! Et pas seul !

- Et ben ouvrez, tas d’bouseux !

Deux cavaliers Romains encapuchonnés se glissent entre les portes encore juste entr’ouverte et s’arrêtent aux pieds du Général.

- Général Maharbal, commandant des armées d’Exècre ? J’ai ordre de vous laisser confier à Laertès, ici présent, le commandement de toutes les forces en présence dans la cité. Il vous expliquera dans votre caserne la but de l’opération.

- Bien, entrez.

- Pas moi, Port-Ébène et Graide seront de la partie, j’ai encore une longue route à faire. Le stratège vous donnera toutes les informations nécessaire, obéissez lui à la lettre.

Ôtant sa capuche, l’homme descendit de son cheval crasseux et laissa apparaître un visage anguleux aux creux dequel deux yeux brillants d’intelligence fixaient le général. Il prit un sac de bure attaché au garrot de sa monture, puis les deux hommes entrèrent dans le bâtiment. Le stratège prit la parole.

- Je suis Laertès, strategos grec mandaté par Arbèles pour une opération d’urgence. Exècre, Sucre, Port-Ébène et Graide ont pour charge d’aider un chef Gaulois du secteur, Guyboss, à récupérer un village Patricien, appartenant à Caradok.

Étalant une vieille carte tirée de son sac sur la table, il commença à tracer des croix un peu partout au fur et à mesure de son discours.

- Le village à prendre a pour nom Forêt de Brocéliande. 700 et quelques âmes. Situé à quelques cases de Graide et limitrophe du petit royaume de la Protégée d’Arbèles, Lara. Sa prise par une force Divine ne pourra que garantir encore un peu plus sa sécurité, et nous fera un allié de plus dans le secteur.
Le problème est que Guyboss n’a pas d’armée suffisante pour passer sur le village. Exècre étant très loin, il va falloir jouer serré. Tous vos hommes sont présents ?

- Non. Le problème est là. Une bonne partie n’est pas revenue d’une attaque de cette nuit. Ils ne reviendront que dans l’après-midi. J’ai environ 1500 hommes opérationnels, moins de la moitié des effectifs habituels.

- Tant pis, nous tenteront le coup quand même. Guyboss a déjà lancé la machine, nous ne pouvons pus reculer. Voilà exactement comme devra se dérouler l’affaire…




Forêt de Brocéliande. Minuit moins une.

- Décurion ? On y va quand même ?

- Comme si on avait le choix. Mais tout devrait bien se passer. Il s’agit d’un village offensif, sa garnison ne devrait pas résister longtemps. … … … Le signal !

Allez-y ! Ne laissez aucun survivant avec une épée dans les mains !


La plaine vibrait sous les sabots de plus de 200 cavaliers lourds. La bataille ne dura pas plus de quelques minutes, les forces du village étant plus habitué par des années de paix Patricienne à attaquer qu’à recevoir l’ennemi. Tout fut balayé et les pertes Romaines furent ridicules.





Une plaine entre Exècre et la Forêt. 14 heures.

- Parfait, pensa le Général, même avec des troupes bien réduites par les conflits avec le GPT, ce sera une victoire facile. Les troupes de Graide et de Port-Ébène nous auront mâché le boulot, je n’ai qu’à passer dans le village éliminer toute résistance restante, puis laisser passer les chefs de sucre et le village sera à Guyboss en fin d’après-midi. Nous arrivons déjà en vue de Graide…

- GÉNÉRAL ! GÉNÉRAL ! Mauvaises nouvelles !

C’était un soldat de Graide. Un fantassin, ce qui ne ressemblait pas à la politique du village, qui utilisait énormément les pâturages alentours pour élever des chevaux parmis les plus puissants du monde, et dont l’utilisation était la fierté du bastion.

- Général ! L’opération risque de tomber à l’eau. Les catapultes du seigneur Guyboss sont bien passées, mais les éclaireurs nous rendent compte que Caradok a reconstruit le bâtiment et a reçu de formidables assistances entre-temps Nous avons envoyé des catapultes avec les Equites, mais aucun n’est revenu, c’est inquiétant !

- PAR FAN ! Cet homme est donc vraiment infernal ! Et comment ses coreligionnaires peuvent-il encore lui envoyer de l’aide vu sa non-participation aux opérations ?!

SOLDATS ! Brocéliande a reçu plus d’assistances qu’il en faudrait pour arrêter Francius lui-même ! Mais pas assez pour L’arrêter, Elle ! Que la fille de Fan nous entende, nous qui nous battons pour sa lumière ! Ce chien de Patricien va voir ce qu’est la puissance des armées dissidentes de Rome !
N’oubliez pas que les hommes que nous devrons combattre nous ont autre fois laissés seuls contre le puissant Tofix !
Que la fumée des cadavres de ces planqués que nous brûlerons monte caresser Ses narines avant la nuit ! En avant, fierté de la Marche. Pour Fan, pour Arbèles, pour Elle, faites que les hommes tremblent à notre vue comme le sol tremble sous notre pas cadencé !



malheureusement, les Equites étant morts avant la bataille, la résidence tenait toujours, et les habitants restaient fermement accrochés à leurs idéaux…